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L'Antre du Lutin
27 août 2013

Dans la jungle des labels bio... Explications!

Parce que le label seul ne peut pas permettre de vraiment juger la qualité Bio d'un cosmétique, et que je m'en suis rendue compte relativement tard, cet
article va récapituler toutes les recherches que j'ai pu faire pour y voir un peu plus clair quant à ce sujet qui nous emmêle un peu les pinceaux... Let's go!



Un produit certifié BDIH Cosmétique naturel contrôlé peut par exemple contenir une part bio plus importante qu'un produit Cosmetique Bio Charte Cosmebio... mais aussi inversement! La qualité et la quantité de part bio employées dans un produit sont uniquement du ressort du fabricant. Les certifications ne définissent qu'un cadre, les fabricants ne peuvent donc pas se trouver en deçà de ce cadre, mais peuvent largement le dépasser pour proposer un produit bien plus qualitatif. Par exemple, certains fabricants vont "détourner" la part de l'eau dans un produit pour qu'elle fasse la part belle au pourcentage de bio dans le produit fini (en remplaçant l'eau par des hydrolats ou des eaux florales Bio, ou en utilisant des concentrés de plantes dilués dans de l'eau pour faire augmenter le pourcentage de bio dans le produit. L'exemple le plus flagrant est le concentré d'Aloé vera qui a besoin d'un litre d'eau pour seulement 5 ml de concentré bio...

ECOCERT


Ecocert a 2 labels: le label CosmeBIO et le label ECO. Pour le label BIO au moins 10% du produit doit être issu de l'agriculture biologique, contre 5% pour le label ECO. Ces deux labels autorisent 5% d'ingrédients de synthèse dans le produit fini.

Les directives d'ECOCERT admettent que l'eau peut être considérée comme Bio, c'est pour cela que les eaux florales font partie intégrante de quasiment toutes les compos Ecocert.
Le référentiel ECOCERT ne définit pas la quantité de part naturelle véritable devant être contenue dans un produit. Le cahier es charges exige qu'au moins 95% du produit global soit d'origine naturelle. Or évidemment "d'origine naturelle" ne signifie pas ingrédient naturel. Dans ces 95%, ECOCERT ne fait pas la différence entre les matières premières naturelles comme les huiles végétales par exemple, et les ingrédients cosmétiques modifiés chimiquement.

De plus, la charte ECOCERT ne met aucune restriction quant à l'emploi des huiles estérifiées (voir l'article sur les huiles estérifiées: Kézako?) Il autorise
maximum 5% d'ingrédients issus de synthèse pure.

Conclusion: Quand vous achetez un produit lebellisé ECOCERT BIO ou ECO, vous êtes sûrs d'acheter un produit dont les ingrédients sont inoffensifs, mais dont la qualité bio peut vraiment varier d'un produit à l'autre (ex: les 10% de Bio contenus sans le produit peuvent être simplement un concentré de plantes à raison de 0,5% = en vérité il n'y a que 0,5% de vrai ingrédient Bio dans le produit).

BDIH

Le label BDIH est un label allemand. Il définit dans une liste positive les ingrédients qui doivent obligatoirement être utilisés en qualité bio,
ce qui veut dire que si dans un produit il y a de l'huile de jojoba, cette huile doit OBLIGATOIREMENT être issue de l'agriculture biologique.

Voici la liste de ces ingrédients:
Berre de Karité, Jojoba, Souci, Soja, Cynorrodhon, Tournesol, Sésame, Camomille, Menthe, Romarin, Sauge, Ortie, Cocotier, et Palmier à huile.

Pour qu'un produit puisse être considéré comme bio par le label BDIH, le taux Bio doit représenter au minimum 95% - en rapport avec toutes les parties végétales qui pourraient être en qualité bio (sans eau, ni minéraux). Seule la véritable part de matière bio peut être intégrée dans le calcul.
Ce label ne prend pas en compte l'eau comme ingrédient bio sans les compositions: la dénomination bio ne peut donc pas reposer sur un taux aqueux
élevé.

De plus l'emploi des huiles estérifiées est limité à 50% dans la phase huileuse, et 50% des huiles utilisées doivent être d'authentiques composants végétaux. Cependant, il n'y a pas de réglementation pour le BDIH concernant le pourcentage exact d'ingrédients bio obligatoires dans le produit fini. Pour le consommateur, cette "offre globale" du BDIH est donc difficile à déchiffrer clairement et à comprendre.

NATURE & PROGRES


Le cahier des charges Nature & Progrès est, comparé à d'autres, nettement plus restrictif. En effet, il exige l'utilisation de matières premières végétales certifiées Nature & Progrès. (ou Demeter ou AB). Nature & Progrès n'impose cependant pas de pourcentage pour la part bio dans le produit fini, mais que tous les ingrédients végétaux soient bio. De plus, le concept de chimie douce se situe au coeur de la définition de cosmétiques naturels pour ce label: la structure organique du carbone organique des ingrédients doit toujours être maintenue et les modifications chimiques doivent se limiter aux groupes fonctionnels, afin de préserver l'environnement et de maintenir la biodégradabilité.
Enfin, les substances transformées d'origine naturelles ne sont tolérées que lorsqu'aucun ingrédient naturel n'est disponible et ne peut remplacer
leur fonction.

NATRUE


Le cahier des charges Natrue est une association entre qualité naturelle et qualité Bio. Tous les ingrédients autorisés dans les cosmétiques naturels certifiés Natrue doivent faire partie d'une des catégories suivantes: les substances naturelles, les substances transformées d'origine naturelle et
les substances identiques au naturel (nature identique).

Le label Natrue limite l'emploi des huiles estérifiées dans les produits. L'eau n'entre pas dans la part bio du produit, et la part de bio doit contenir au
moins 70%, ou 95% des substances véritablement naturelles imposées.

Il existe trois niveaux de certification chez Natrue:
1/ Les "Cosmétiques Naturels": dans le cas d'une émulsion pour le soin de la peau, cette émulsion doit contenir au moins 30% (huiles/eau) ou 10% (huiles) de véritables substances naturelles (comme des huiles végétales ou des extraits
de plantes). La part des substances "proches du naturel" est limitée selon le groupe de produits (à 15% pour un lait corporel par exemple). Enfin, pour cette catégorie, les ingrédients issus de l'agriculture biologique ne sont pas obligatoires.

2/ Les "Cosmétiques Naturels en partie bio": en plus des critères de base évoqués dans le premier niveau, celui-ci doit en plus, contenir 30% (eau/huile) ou 10% (Huile/eau) de véritables substances naturelles, dont 70% sont issues de l'agriculture biologique ou de la cueillette sauvage. (la part bio doit donc s'élever à 21% ou 10,5% de substances naturelles). Ici, l'emploi des substances proches du naturel est limité, selon le groupe de produits, entre 5 et 15%.

3/ Les "Bio-Cosmétiques": En plus des critères énoncés dans les deux niveaux ci-dessus, un cosmétique doit, pour faire partie de ce niveau, contenir au moins 30% (eau/huile) ou 20% (Huile/eau) de substances naturelles (non transformées chimiquement) dont 95% sont issues de l'agriculture biologique ou de la cueillette sauvage. La part bio doit donc s'élever à 28,5% ou 19% des substances naturelles. L'emploi des substances proches du naturel est limité, selon le groupe de produits, au maximum entre 5 et 15%.



Comparé aux autres labels, Natrue est donc le label le plus exigeant en ce qui concerne la part naturelle et bio présente dans les produits cosmétiques.

COSMOS


Pour ce label (qui ne deviendra réalité qu'en décembre 2014 puisqu'un délai de transition a été convenu pour que les différents pays souhaitant l'adopter - Allemagne, France, Belgique, Italie et Royaume Uni) puissent se mettre d'accord, il faudra au moins que 10, voire 20% de l'ensemble du produit soit issu de l'agriculture biologique. (10% pour les produits rincés, lotions et poudres et 20% minimum pour tous les autres produits).

Le standard COSMOS n'a pas son propre logo. Les mentions COSMOS NATURAL ou COSMOS ORGANIC sont ajoutées aux différentes logos des membres de COSMOS (par exemple ECOCERT, COSMEBIO, BDIH).
Le cahier des charges COSMOS autorise de comptabiliser l'eau comme ingrédient biologique dans la composition d'un produit. Cependant il ne fixe pas de part minimum d'ingrédient vraiment naturels qu'un produit doit contenir: les produits peuvent donc contenir beaucoup d'ingrédient naturels modifiés chimiquement, car il n'y a pas de limitation (pour les huiles estérifiées par exemple).

SOIL ASSOCIATION


Ce label est un label britannique très strict, c'est la raison pour laquelle seulement peu de produits ont cette certification. Il exige des taux très
élevés de composants naturels issus de l'agriculture biologique: tous les composants végétaux doivent en être issus. Il existe cependant une liste d'exceptions ne comprenant qu'une dizaine de matières premières. Pour un produit que le label certifie de "Organic" (bio), 95% des composants (sans compter l'eau ni les hydrolats) doivent être issus de l'agriculture ou de l'élevage biologique (miel par exemple).

Pour un produit estampillé 'Made with XX% organic ingredients), au moins 70% des composants doivent être bio.
Le phenoxyethanol fait partie des conservateurs autorisés par ce label. Cependant les fabricants qui désirent l'employer dans leurs produits doivent faire une demande particulière par avance.

LES LABELS AMERICAINS


Jusqu'en 2007, il n'existait pas de certifications aux USA pour les cosmétiques naturels et bio. C'est maintenant chose faite avec plusieurs labels:

1/ Le n°1 actuel est la NATURAL PRODUCT ASSOCIATION (NPA) qui a mis en place son cahier des charges en 2008. La plus grande marque derrière ce label est Burt's Bee.
2/ Le label NSF 305 devient de plus en plus attractif. Les produits doivent contenir au moins 70% d'ingrédients bio.
3/ Depuis 2011, NSF International et NATRUE travaillent la définition d'un label moins exigeant que la cosmétologie bio, c'est à dire un standard pour cosmétiques naturels sur la base du référentiel NATRUE.
4/ Soutenu par de grandes entreprises telles que Aveda, Estée Lauder ou L'Oréal, le label OASIS est un rival de NSF. Comparativement aux autres certifications, Oasis est nettement plus faible.

5/ Le label USDA Organic compte 4 niveaux:
> "100% ORGANIC": le produit ne contient QUE des ingrédients Bio.
> "ORGANIC": le produit contient 95% minimum d'ingrédients Bio.
> "MADE WITH ORGANIC INGREDIENTS": indique que le produit contient minimum de 70% d'ingrédients Bio.
> Juste le label sans mention: moins de 70% d'ingrédients Bio.

Dans ses calculs, ce label ne comptabilise pas l'eau et le sel comme ingrédient bio.

LES LOGOS DE COMMERCE EQUITABLE


Ils sont attribués lorsqu'un produit contient des composants issus de projets de commerce équitable. Ce n'est pas un critère de certification naturelle ou bio.

QUELS SONT LES LABELS QUI GARANTISSENT QU'IL N'Y A PAS DE TESTS SUR LES ANIMAUX?


Des labels comme BDIH, Ecocert, Nature et Progèrs, Natrue et Cosmos sont tous garants d'une cosmétologie sans tests sur les animaux. (même s'il n'y a pas d'autres logos spécifiques ni de mention "sans tests sur les animaux").

Info donnée par une de mes abonnées
:
Ecocert ne garantit que l'absence de tests sur les produits finis, les ingrédients peuvent être testés. Concernant One voice, BDiH et Vegan, ces labels ne garantissent pas l'absence de tests sur les marchés internationaux (en Chine par exemple où c'est obligatoire). Seuls le Leaping Bunny, les logos de PETA et Nature et Progrès sont fiables :)


Le logo du petit lièvre sous la main est attribué l'IHTK, la fédération internationale contre l'utilisation des tests sur les animaux dans les
cosmétiques. Il garantit qu'il n'y a pas de matières premières testées sur les animaux après le 1er janvier 1979.

Le logo du lièvre qui bondit est celui d'une organisation de protection des animaux du monde entier. Il est attribué en Europe et en Amérique du Nord sur la base du cahier des charges HCS (Human Cosmetic Standard). Contrairement au logo du lièvre sous la main, il n'y a pas de date de référence donnée: le fabricant peut donc décider à quelle date il garantit que ses matières premières n'ont pas été testées sur les animaux.

LES CONSERVATEURS: QUI AUTORISE QUOI?


Même en ayant décrypté les labels un peu plus en profondeur, il faut bien admettre qu'il faut quand même avoir l'oeil aguerri pour ne pas se perdre dans les méandres des singularités de chacun d'entre eux. Chaque label a ses spécificités et ses points forts.

En conclusion: A NOUS DE REGARDER DE TRES PRES LES COMPOSITIONS et de nous faire notre propre opinion sur les produits pour établir ce qu'on accepte dans notre quotidien ou non. Personnellement, je demande juste à un produit qu'il ne contienne pas d'ingrédient mauvais pour la santé ou pour l'environnement. Certaines personnes ne veulent pas d'huiles estérifiées, d'autres aucun ingrédient modifié en aucune manière. A vous de voir ce qui vous convient le mieux 

Article basé sur ce pdf du site la Vérité sur les Cosmétiques (PDF)
+ Pdf sur le label USDA (PDF)

 

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